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Un an après sa promulgation, la loi IRA stimule les investissements dans les énergies propres

31 octobre 2023 | 18 minute(s) de lecture
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Marco Willner
Co-Head of Dynamic Asset Allocation, Multi-Asset Solutions
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Sebastiaan Reinders
Head of Innovation and Research, Sustainable Investing and Innovation Platform
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Aviral Utkarsh
Strategist, Multi-Asset Solutions
Perspectives
Cette publication fait partie de la série Perspectives
Principaux points à retenir
1
La loi américaine sur la réduction de l'inflation (IRA), promulguée il y a un an, stimule les investissements dans les énergies propres grâce à de vastes dispositifs d’incitation fiscale.
2
Au total, 280 projets dédiés aux énergies propres ont été annoncés dans 44 États américains lors de la première année d'existence de l'IRA, soit un investissement total de 282 milliards de dollars.
3
Les entreprises ayant mentionné la loi IRA ainsi que l'hydrogène et les infrastructures connexes lors de la présentation de leurs résultats financiers ont témoigné d’un solide potentiel d'investissement, 70 % d'entre elles ayant annoncé un objectif ou prévu des chiffres.

Lorsque l'administration Biden a fêté le premier anniversaire de la loi sur la réduction de l'inflation (IRA) à la mi-août 2023, elle a mis en exergue certains chiffres marquants pour démontrer l'impact de la législation. En réponse aux dispositions de la loi relative à l'énergie propre et au climat, les entreprises ont annoncé plus de 110 milliards de dollars de nouveaux investissements dans la production d'énergie propre depuis l'entrée en vigueur de la loi IRA, selon la Maison-Blanche. Ce montant englobe plus de 70 milliards de dollars pour la chaîne d'approvisionnement des véhicules électriques (VE) et environ 10 milliards de dollars pour la fabrication de produits solaires.1

Depuis le début, l'IRA a fait l'objet de déclarations ambitieuses mais aussi de vives critiques. Lorsqu'il a promulgué la loi en 2022, le président Joe Biden l'a qualifiée de « plus grande avancée historique en matière de climat ».2 Pour stimuler les investissements, l'IRA s'appuie sur tout un ensemble de dispositifs d’incitation fiscale destinés à accélérer le déploiement des énergies propres et des véhicules électriques, des bâtiments verts et des procédés de fabrication responsables.3 Il peut par exemple s’agir de crédits d'impôt pour les investissements dans des projets d'énergies renouvelables et des installations qui produisent de l'électricité propre. La loi prévoit des allègements fiscaux pour la fabrication de composants destinés aux énergies solaire et éolienne, d’onduleurs4 , de composants de batteries et de minéraux critiques. Elle a également mis en place des crédits d'impôt pour la production d’électricité renouvelable et propre, et pour l'électricité provenant de sites nucléaires agréés.

Les républicains ont beaucoup critiqué cette loi, qui a été adoptée par les deux chambres du Congrès conformément aux positions des différents partis.5 Le leader républicain du Sénat, Mitch McConnell, par exemple, a qualifié l'IRA de « folie fiscale et de dépense irresponsable » qui n'aura « aucun impact significatif sur le climat mondial ».6 D'autres critiques accusent l'IRA d'avantager les entreprises de certains pays, comme la Chine.7 Les incitations à l'achat de véhicules électriques prévues par la loi ont notamment suscité une certaine opposition, et pas seulement de la part des républicains. Le sénateur Joe Manchin, un démocrate qui a validé l'IRA tout en critiquant sa mise en œuvre par l'administration, a déclaré qu'il s'opposerait à une adoption massive des véhicules électriques tant que la Chine contrôlerait l'approvisionnement en matériaux essentiels à leur production.8

Un an après la promulgation de l'IRA, nous nous sommes plongés dans les données pour décrypter la logique d’investissement qui sous-tend l'optimisme officiel. Et nous avons constaté, du moins jusqu'à présent, que la réalité est à la hauteur des attentes, voire les dépasse. Une analyse des annonces publiques répertoriées par l'American Clean Power Association (ACP), Climate Power et E2 montre que 280 projets dédiés aux énergies propres ont été annoncés dans 44 États américains au cours des douze derniers ois.9 Ces projets représentent au total 282 milliards de dollars d’investissements et devraient créer près de 175 000 emplois. Pour lister les entreprises évoquant la loi IRA et les projets futurs qu'elles envisagent, nous avons également analysé les publications de résultats à l'aide du traitement du langage naturel. Lors de ces présentations, c’est l’énergie solaire qui a été la thématique la plus souvent mentionnée en lien avec l'IRA, suivie par le captage et le stockage du carbone et les batteries et le stockage de l'énergie.10

Les preuves de l'impact de la loi se multiplient, mais si elle doit atteindre les objectifs fixés par ses défenseurs, plusieurs défis devront être relevés. Il faudra notamment combler les retards accumulés pour connecter les projets d'énergie renouvelable au réseau électrique et l'augmentation potentielle des coûts des projets, qui pourrait accroître le coût final de l'IRA. Il est difficile d'estimer la facture totale de la loi, car la plupart des dépenses prévues par la loi prennent la forme d'allègements fiscaux non plafonnés. Autrement dit, le coût augmentera à mesure que les entreprises et les ménages profiteront des mesures d'incitation. Selon les premières estimations, ce coût pourrait se situer entre 370 milliards de dollars, chiffre régulièrement cité par la Maison Blanche11 , et 391 milliards de dollars, selon le Congressional Budget Office.12

« Fabriqué en Amérique »

La capacité de la loi IRA à stimuler le développement et la production aux États-Unis de technologies énergétiques propres essentielles à la transition vers l'énergie durable a été largement vantée depuis sa promulgation. Selon Goldman Sachs Global Investment Research (GIR), la loi offre l'environnement réglementaire le plus favorable de l'histoire aux technologies propres, et elle pourrait se traduire, par exemple, par le premier déploiement à grande échelle de l'hydrogène vert et de la capture du carbone.13 Les dispositifs incitatifs de l'IRA pourraient aider les États-Unis à capter une part accrue du marché mondial des technologies propres, alors que la Chine domine actuellement la fabrication et le commerce de la plupart de ces technologies.14

Des progrès significatifs ont été réalisés au cours des douze premiers mois de la loi IRA. Un rapport récent de l’ACP, par exemple, estime que les projets d'énergie propre annoncés jusqu'au 31 juillet 2023 vont créer 184 850 mégawatts de nouvelles capacités de production.15 Le soutien accordé à la fabrication et à la création d'emplois se traduit également par des projets concrets. Sur les 282 milliards de dollars d'investissements annoncés, un peu moins de 27 milliards sont destinés à la construction ou à l'agrandissement de 83 grands sites de fabrication consacrés aux énergies propres, et ce dans quatre secteurs principaux (c. tableau ci-dessous). Ces projets comprennent des parcs éoliens en mer au large de New York, une usine de batteries dans le Kentucky et des projets solaires de Washington à la Floride.16

Investissements dans des projets de production d'énergie propre à grande échelle annoncés lors de la première année d'existence de l'IRA Investissements dans des projets de production d'énergie propre à grande échelle annoncés lors de la première année d'existence de l'IRA

ACP, Climate Power, E2, Goldman Sachs Asset Management. Au 31 août 2023

Bon nombre des projets annoncés mettront du temps à sortir du sol et les investissements nécessaires à leur réalisation s'étaleront sur des mois ou des années, mais les données macroéconomiques américaines témoignent déjà de la construction de ces nouvelles installations. Les investissements privés en capital fixe dans le secteur manufacturier ont explosé depuis avril 2022. Ils ont été dopés par la loi IRA mais aussi par un autre texte législatif, le CHIPS and Science Act, qui prévoit des financements et des incitations pour soutenir la recherche et la production de semi-conducteurs.17

Les investissements dans les sites manufacturiers américains ont bondi après la promulgation de l'IRALes investissements dans les sites manufacturiers américains ont bondi après la promulgation de l'IRA

Réserve fédérale de Saint-Louis, US Bureau of Economic Analysis, Goldman Sachs Asset Management.Management. Données au 30 août 2023. Dollars US chaînés en 2012, CVS.

La prochaine lame de fond

Les crédits d'impôt de la loi IRA touchent délibérément de nombreux pans de l’économie afin d'encourager les investissements dans toute une kyrielle de solutions d’énergies propres. Par exemple, le crédit d'impôt à l'investissement pour les infrastructures énergétiques couvre des projets dans divers domaines : piles à combustible, énergie solaire, géothermie, petites éoliennes, stockage de l'énergie, biogaz, contrôleurs de micro-réseaux et sites de production combinée de chaleur et d'électricité.18 Le montant de base du crédit est de 6 % de l'investissement agréé, mais il peut augmenter si certaines exigences sont remplies en matière de salaires et d'apprentissage et en cas d’utilisation d’acier, de fer et de produits manufacturés nationaux. Des dispositifs d’incitations fiscales similaires sont prévues dans la plupart des dispositions de la loi.

La portée des mesures incitatives de l'IRA en faveur des énergies propres a encouragé les entreprises à annoncer des investissements d’une grande variété au cours des douze premiers mois, et d'autres devraient suivre dans les années à venir. Une analyse des publications de résultats des entreprises au cours de l'année achevée le 14 août 2023 montre que la loi a suscité de nombreux débats sur les énergies propres, ce qui laisse présager des investissements futurs massifs. En utilisant le traitement du langage naturel19 pour analyser 27 794 publications de résultats organisées entre juillet 2022 et mi-août 2023, nous avons identifié trois grands domaines clés : le captage, l'utilisation et la séquestration du carbone (CCUS), les batteries et le stockage de l'énergie et, enfin, l’hydrogène et les infrastructures liées.20 Les résultats obtenus cadrent avec les recherches précédentes de Goldman Sachs, qui montraient que l'IRA ferait notamment office de catalyseur notamment pour le stockage par batteries à grande échelle et l'hydrogène vert, tout en accélérant les investissements dans les projets de captage du carbone à plus long terme.21

Les débats sur la loi IRA et les énergies propres ont été particulièrement vifs dans trois secteurs : l'énergie, l'industrie et les matériaux. Ce sont les entreprises du secteur de l'énergie qui ont donné le « la » dans le débat sur les technologies CCUS. Les mesures de soutien de la loi IRA à la décarbonation de la production d'électricité prévoient l'extension et la généralisation d'un crédit d'impôt CCUS existant pour y inclure le captage direct de l'air et l'abaissement du seuil permettant à certains sites d'en bénéficier.22

Les entreprises du secteur des matériaux et de l'industrie ont été les plus actives concernant les batteries et le stockage de l'énergie, des activités soutenues par le crédit d'impôt à la production de l'IRA pour la fabrication domestique de composants de batteries, ainsi que par les mesures d'incitation en faveur des véhicules et des énergies propres. Les présentations de résultats dans ces trois secteurs ont abordé la question de l'hydrogène et de ses infrastructures, un domaine soutenu par de nombreuses dispositions de l'IRA, y compris un crédit d'impôt pour la production d'hydrogène. Les occurrences du terme hydrogène dans notre analyse ont également fait état du degré de certitude le plus élevé en matière d’investissement, avec dans 70 % des cas un objectif ou un nombre concret de projets, contre 51 % pour les technologies CCUS et 43 % pour les batteries et le stockage de l'énergie.23

D'un océan à l'autre

Les créations d'emplois et l'expansion économique ont été les deux principales thématiques du déploiement de la loi IRA.24 Notre analyse montre que les investissements annoncés dans le sillage de l'IRA sont largement répartis sur le territoire américain : le Sud devrait attirer le plus grand nombre de projets et le Nord-Est est en passe d'obtenir les investissements les plus massifs. Le tableau ci-dessous présente une répartition régionale des projets et investissements annoncés et le nombre d'emplois qu'ils devraient créer.

Investissements dans de grands projets d'énergie propre annoncés pendant la première année d'existence de l'IRAInvestissements dans de grands projets d'énergie propre annoncés pendant la première année d'existence de l'IRA

ACP, Climate Power, E2, Goldman Sachs Asset Management. Au 31 août 2023

Au 25 juillet 2023, cette répartition régionale des projets annoncés s'est traduite par des investissements de 225 milliards de dollars dans les circonscriptions républicaines, contre 38 milliards de dollars dans les circonscriptions démocrates.25 Jusqu'à présent, le décompte des emplois penche également en faveur des districts républicains, avec 96 216 emplois prévus, contre 64 418 dans les districts démocrates.

Des dollars à foison

Une étude récente publiée dans la série Brookings Papers on Economic Activity évalue les répercussions budgétaires totales des dispositions climatiques de la loi IRA (crédits d'impôt et dépenses directes) à 900 milliards de dollars jusqu'en 2031.26 Elle conclut que les mesures climatiques de l'IRA resteront rentables malgré un coût plus élevé.

Cette conclusion découle d’une comparaison entre le coût de la réduction des émissions de dioxyde de carbone (CO2) et le « coût social du carbone », défini comme le coût - ou les dommages - économique(s) de l'émission d'une tonne supplémentaire de CO2 dans l'atmosphère. Selon l'étude, les crédits d'impôt de la loi permettront de réduire les émissions de CO2 à 83 dollars par tonne métrique pour le secteur de l'électricité, même si les effets budgétaires des dispositions climatiques de l'IRA sont dans le haut de la fourchette (1 200 milliards de dollars jusqu'en 2031). C'est bien moins que les dommages causés par l'émission de CO2 supplémentaire - environ 200 dollars par tonne.27 Et cela sans compter les avantages connexes comme l'amélioration de la qualité de l'air.

Des défis subsistent

Malgré tous les progrès réalisés depuis l’entrée en vigueur de la loi IRA, des défis restent à relever. L'un d'eux est l’augmentation potentielle des coûts des projets. Les auteurs de l'étude Brookings montrent que les conditions macroéconomiques, caractérisées par une hausse des taux d'intérêt et des coûts des matériaux, pourraient freiner les investissements dans les énergies propres. L’étude fait même une mise en garde : « les conditions macroéconomiques pourraient avoir un impact plus marqué sur les investissements IRA que les investissements IRA sur les conditions macroéconomiques. »28 Un rapport récent du ministère américain de l'énergie, par exemple, a indiqué que l'inflation, les contraintes des chaînes d'approvisionnement, les incertitudes géopolitiques et les clauses de garantie étaient des facteurs susceptibles de réduire « la rentabilité des parcs d’éoliennes terrestres et en mer des constructeurs des pays occidentaux en 2022 ».29

Le nombre croissant de projets d'énergie renouvelable qui ne sont toujours pas connectés au réseau électrique constitue également un obstacle potentiel à l'expansion des énergies propres. Une étude récente menée par le Lawrence Berkeley National Laboratory (Berkeley Lab) montre que les projets d'énergie renouvelable passent plus de temps dans ce que l'on appelle les « files d'attente d'interconnexion », expression faisant référence aux études d'impact que les développeurs doivent mener avant de pouvoir connecter un projet au réseau.30 L'étude montre que près de 2 000 gigawatts d'énergie renouvelable et de capacité de stockage étaient en attente de connexion fin 2022, soit une augmentation de 40 % par rapport à l'année précédente. L'entrée dans une file d'attente d'interconnexion n'est qu'une étape du processus de développement, mais les données collectées fournissent néanmoins « un indicateur global de l’évolution à moyen terme de l'intérêt des développeurs », selon l'étude.

Selon le Berkeley Lab, deux problèmes principaux sont à l'origine de ces retards : la capacité du réseau et la conception des processus d'évaluation des interconnexions. Des progrès ont toutefois été réalisés pour lever ces obstacles. La Commission fédérale de régulation de l'énergie a mis en œuvre des réformes visant à accélérer le processus d'évaluation des interconnexions, et la loi sur l'investissement dans les infrastructures et l'emploi (Infrastructure Investment and Jobs Act) prévoit des dispositions prévoyant l'ajout de lignes de transmission au réseau.31

Réduction des émissions carbone

La réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES) est un objectif majeur de la loi IRA et des recherches récentes indiquent qu'elle pourrait avoir un impact significatif en la matière. Une étude publiée dans la revue Science a par exemple révélé que les dispositions de la loi pourraient entraîner une réduction des émissions de GES de 43 à 48 % entre les niveaux de 2005 et 2035.32 Sans l'IRA, la baisse aurait été de l'ordre de 27 à 35 %. C'est dans le secteur de l'électricité que la loi pourrait avoir l’impact le plus prononcé, car ses dispositifs incitatifs « amplifient les tendances déjà à l'œuvre et réduisent les coûts de la décarbonation », selon l'étude.

Les États-Unis se sont fixé pour objectif de réduire leurs émissions de GES de 50 à 52 % par rapport aux niveaux de 2005 d'ici 2030.33 Même si l'impact prévu de la loi IRA est inférieur à ce niveau, l'étude de Science montre que la loi contribue à réduire d'au moins 50 % le « déficit de mise en œuvre » pour atteindre l'objectif officiel.34 Une inconnue de la loi est sa capacité à inciter d'autres agences fédérales, des collectivités locales et des entreprises à renforcer leurs propres ambitions en matière de climat, lesquelles « pourraient être essentielles pour combler le déficit de mise en œuvre d’ici 2030 », selon l'étude.

Les mesures de soutien de la loi IRA à l'emploi, notamment dans le secteur manufacturier, devraient stimuler la croissance économique et la consommation et, indirectement, les marchés américains des actions et du crédit.

Quelles conséquences pour les investisseurs ?

Les mesures de soutien de la loi IRA à l'emploi, notamment dans le secteur manufacturier, devraient stimuler la croissance économique et la consommation et, indirectement, les marchés américains des actions et du crédit. Si 80 % des projets déjà annoncés sont achevés dans les délais et ont l’impact escompté sur le marché du travail, ce sont près de 65 000 emplois qui pourraient être créés, essentiellement dans le secteur manufacturier, d'ici la fin 2024, dont 50 000 dès 2024. À titre de comparaison, 106 000 emplois manufacturiers ont été créés aux États-Unis au cours des 12 derniers mois.35 Si les créations d'emplois se poursuivent à ce rythme, les lois IRA et CHIPS and Science Act pourraient entraîner la création d'un demi-million d'emplois manufacturiers lors des dix prochaines années, ce qui porterait le nombre total d'emplois manufacturiers à 13,5 millions, un niveau inédit depuis 2008.

Selon nous, les secteurs des matériaux, de l'industrie, de l'énergie et des services aux collectivités sont ceux qui bénéficieront le plus de ce coup d’accélérateur de l'industrie manufacturière, même si l'exposition des entreprises aux mesures de l’IRA sera très variable. C’est pourquoi la sélection active des valeurs sera indispensable pour exploiter pleinement les opportunités à long terme créées par la loi IRA sur les marchés cotés. Concernant les marchés non cotés, nous pensons que la loi va créer une multitude d’opportunités dans des entreprises spécialisées dans les différentes technologies d'énergie propre, les incitations fiscales offertes rendant la conception de nouvelles technologies plus rentable.

Un impact transfrontalier

Au-delà des investissements que la loi IRA suscite aux États-Unis, son impact final pourrait être bien plus vaste. Elle a déjà suscité des réactions dans le monde entier, y compris dans l'Union européenne (UE). En février 2023, les responsables politiques européens ont répondu à l'IRA en lançant le Plan industriel du Pacte vert qui a vocation à accroître la compétitivité d’une industrie européenne « neutre en carbone » et à accélérer la transition vers la neutralité climatique. Ce plan prévoit des investissements dans des secteurs stratégiques neutres en carbone, notamment via des avantages fiscaux.36 Le gouvernement indien a aussi lancé toute une série d'initiatives pour stimuler le développement des technologies d'énergie renouvelable dans le cadre de son Programme « Production-Linked Incentive Scheme » (PLI).37 Dans la course qui est lancée pour façonner l'avenir des énergies propres, nous pensons que cette concurrence entre pays ne peut qu'accélérer les progrès mondiaux vers les grands objectifs climatiques, tout en démultipliant les opportunités pour les investisseurs.

1« Fact Sheet: One Year In, President Biden's Inflation Reduction Act Is Driving Historic Climate Action and Investing in America to Create Good-Paying Jobs and Reduce Costs », communiqué de presse de la Maison Blanche. 16 août 2023.
2« Remarks by President Biden at Signing of H.R. 5376, The Inflation Reduction Act of 2022 », communiqué de presse de la Maison Blanche. 16 août 2022.
3« Clean Energy Tax Provisions in the Inflation Reduction Act », site Internet de la Maison Blanche. 5 septembre 2023.
4Les onduleurs sont des composants clés des systèmes d'énergie solaire. Ils convertissent le courant continu généré par les panneaux solaires en courant alternatif utilisé par le réseau électrique.
5Pour le vote à la Chambre des représentants, cf. « House Passes Inflation Reduction Act, Sending Climate and Health Bill to Biden », The Washington Post. 12 août 2022. Pour le vote au Sénat, cf. « Senate Approves Inflation Reduction Act, Clinching Long-Delayed Health and Climate Bill », The Washington Post. 7 août 2022.
6« One Year Later, Democrats' Reckless Spending Spree Is Showering Cash on Foreign Companies », page Internet du responsable républicain Mitch McConnell sur le site Internet du Sénat. 26 juillet 2023.
7Par exemple, Jason Smith, membre républicain du Congrès et président du « Ways and Means Committee » de la Chambre des représentants, a déclaré que l'IRA « allait verser de gros dividendes aux grandes entreprises et à la Chine ». Cf. « GOP Case for Repealing Climate Law: China and Wall Street », E&E News by Politico. 20 avril 2023.
8 »Chairman Manchin's Opening Remarks During a Full Committee Hearing to Examine Opportunities to Counter the People's Republic of China's Control of Critical Mineral Supply Chains », site Internet de la Commission de l'énergie et des ressources naturelles du Sénat américain. 28 septembre 2023.
9 Goldman Sachs Asset Management. 4 septembre 2023.
10Analyse par Goldman Sachs Asset Management des présentations de résultats des entreprises de l'indice MSCI ACWI Investable Market. 14 août 2023. Les résultats du traitement du langage naturel ont été vérifiés par un analyste.
11Cf. par exemple « Building a Clean Energy Economy: A Guidebook to the Inflation Reduction Act's Investments in Clean Energy and Climate Action », la Maison Blanche. Janvier 2023.
12« CBO Scores IRA With $238 Billion of Deficit Reduction", Committee for a Responsible Federal Budget. 7 septembre 2022. Estimation par le CBO du coût des dispositions de la loi IRA relatives à l'énergie et au climat sur la période 2022-2031.
13« Carbonomics: The Third American Energy Revolution », Goldman Sachs Global Investment Research. Au 22 mars 2023.
14 « Perspectives 2023 des technologies de l’énergie », Agence internationale de l’énergie. Janvier 2023. L'un des objectifs de l'IRA était de faire des États-Unis un leader dans le domaine des technologies d’énergies propres. Cf. « Fact Sheet: President Biden Sets 2030 Greenhouse Gas Pollution Reduction Target Aimed at Creating Good-Paying Union Jobs and Securing U.S. Leadership on Clean Energy Technologies », la Maison Blanche. 22 avril 2021.
15« Clean Energy Investing in America », ACP. Août 2023. Ce rapport repose sur les annonces publiques faites entre le 16 août 2022 et le 31 juillet 2023.
16« Clean Energy Investing in America », ACP. Août 2023. Ce rapport repose sur les annonces publiques faites entre le 16 août 2022 et le 31 juillet 2023.
17« Biden Signs Order on $52 Billion Chips Law Implementation », Reuters. 25 août 2022.
18« Clean Energy Tax Provisions in the Inflation Reduction Act », site Internet de la Maison Blanche. 5 septembre 2023.
19Le traitement du langage naturel est une branche de l'intelligence artificielle qui permet aux ordinateurs d'analyser et de comprendre le langage humain.
20Analyse par GS Asset Management des présentations de résultats des entreprises de l’indice MSCI ACWI Investable Market. 14 août 2023.
21« US Inflation Reduction Act: What's Transformational, What's Supportive, What's Underappreciated », GS SUSTAIN. 30 août 2022.
22« Building a Clean Energy Economy: A Guidebook to the Inflation Reduction Act's Investments in Clean Energy and Climate Action », la Maison Blanche. Janvier 2023.
23Analyse par GS Asset Management des présentations de résultats des entreprises de l’indice MSCI ACWI Investable Market. 14 août 2023.
24Lors d’une collecte de fonds dans l'Utah, juste avant le premier anniversaire de la loi, le président Biden a déclaré qu'il regrettait le nom donné à la loi, « parce qu'elle a moins à voir avec la réduction de l'inflation qu'avec la mise en place d'alternatives permettant de générer de la croissance économique ». Cf. « Biden Wishes His Signature Climate Law Was Called Something Else », Bloomberg News. 10 août 2023.
25Selon le rapport « One Year of Our Clean Energy Boom » publié par Climate Power, et une analyse complémentaire de Goldman Sachs Asset Management. 25 juillet 2023. Climate Power est une organisation indépendante de communication stratégique et de médias payants dont l'objectif est de mobiliser les efforts en faveur de l'action climatique. Elle a été fondée par le Center for American Progress Action Fund, la League of Conservation Voters et le Sierra Club. Cf. l’article « Why Us » sur le site Internet de Climate Power.
26John Bistline (Electric Power Research Institute), Neil Mehrotra (Réserve fédérale de Minneapolis) et Catherine Wolfram (Université d’Harvard). « Economic Implications of the Climate Provisions of the Inflation Reduction Act », Brookings Papers on Economic Activity. 29 mars 2023.
27Une autre publication de Brookings mentionne des estimations de coûts sociaux dans la littérature la plus récente, allant de 100 à 380 dollars par tonne de CO2. Cf. Bistline, Mehrotra et Wolfram. « The Inflation Reduction Act Could Energize the Economy », Brookings. Au 1er mai 2023.
28Bistline, Mehrotra et Wolfram. « Economic Implications of the Climate Provisions of the Inflation Reduction Act », Brookings Papers on Economic Activity. 29 mars 2023.
29« Offshore Wind Market Report: 2023 Edition », Office of Energy Efficiency and Renewable Energy, Ministère américain de l’énergie. Août 2023. Le rapport indique que l'IRA « peut atténuer l'impact négatif de la hausse de l'inflation, des contraintes des chaînes d'approvisionnement et des taux d'intérêt sur les coûts des projets d'éoliennes en mer à un stade précoce. »
30« Grid Connection Requests Grow by 40% in 2022 as Clean Energy Surges, Despite Backlogs and Uncertainty », Lawrence Berkeley National Laboratory. 6 avril 2023.
31« Grid Connection Requests Grow by 40% in 2022 as Clean Energy Surges, Despite Backlogs and Uncertainty », Lawrence Berkeley National Laboratory. 6 avril 2023.
32 John Bistline et al. « Emissions and energy impacts of the Inflation Reduction Act », Science. 29 juin 2023. Les chercheurs se sont appuyés sur les résultats de neuf modèles indépendants pour parvenir à leurs conclusions.
33 « Fact sheet: President Biden Sets 2030 Greenhouse Gas Pollution Reduction Target Aimed at Creating Good-Paying Union Jobs and Securing U.S. Leadership on Clean Energy Technologies », la Maison Blanche. 22 avril 2021.
34Bistline et al. « Emissions and energy impacts of the Inflation Reduction Act », Science. 29 juin 2023.
35« FRED Economic Data », Banque fédérale de réserve de Saint-Louis. 1er septembre 2023.
36« Le Plan industriel du Pacte vert : faire de l'industrie européenne un champion de la neutralité carbone », communiqué de presse de la Commission européenne. 1er février 2023.
37« Government incentivizes local development and manufacturing of renewable energy technologies », communiqué de presse du Ministère des énergies nouvelles et renouvelables. Au 22 mars 2022.

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