Industrialiser l’alpha : Un aperçu des fonds de hedge funds et des stratégies d’allocation modernes
Les fonds de hedge funds sont devenus l’un des principaux moteurs du secteur des hedge funds ces dernières années. Également qualifiés de « plateformes de multigestion alternatives », de « fonds multi-gérants » et de « pod shops », les fonds de hedge funds se caractérisent par leur stratégie consistant à allouer les capitaux entre un nombre important de gérants de portefeuille sous-jacents, qui investissent de manière autonome, plutôt que par un processus d’investissement reposant sur un décideur unique et centralisateur. Le plus souvent, ces sociétés disposent d’un groupe de dirigeants qui prend les décisions d’allocation des capitaux et d’une fonction centrale de gestion des risques responsable de la gestion des risques à la fois pour l’ensemble du fonds et au niveau de chaque gérant de portefeuille.
Ces dernières années, les hedge funds multi-gérants ont généré des performances ajustées du risque plus élevés assorties de corrélations plus faibles que la moyenne des hedge funds. Ces résultats ont suscité un vif intérêt de la part des investisseurs, ce qui a permis aux sociétés de multigestion d’accroître leurs actifs sous gestion de 175 % entre 2017 et 2023, alors qu’en moyenne, l’encours de l’univers des hedge funds a progressé de 13 % sur la même période1 .Les sociétés de multigestion se sont appuyées sur leur taille accrue (et leurs frais) pour maintenir et renforcer leur position concurrentielle, ce qui a donné lieu à ce qui a été considéré comme une « course aux armements » pour attirer les talents, développer des stratégies et mettre en œuvre des stratégies de pointe en matière d’infrastructures, de technologies et de données.
Source : Goldman Sachs, GBM Prime Insights & Analytics, au 30 juin 2023.
À l’heure actuelle, les fonds de hedge funds sont particulièrement vigilants à l’égard de l’ensemble des risques et des considérations qui ont accompagné leur croissance rapide, tout en cherchant à éviter d’être victimes de leur succès. En essayant de s’adapter à l’augmentation rapide de leur encours, les fonds multi-gérants ont dû relever le défi d’étoffer leurs équipes d’investissement malgré un creuset limité de talents et d’une augmentation des frais qui doit rester circonscrite pour ne pas nuire aux futures performances. Les fonds de hedge funds ont également cherché à intégrer de nouvelles stratégies d’investissement, ce qui a renforcé leurs similitudes, à offrir des expositions moins différenciées et à se faire concurrence de manière encore plus marquée. Ces facteurs ont donné lieu à de fréquents "débauchages » de talents d’une plateforme à l’autre ; dans le même temps, le niveau accru de concurrence et la convergence des stratégies mises en œuvre peut potentiellement affecter le potentiel de génération d’alpha et la différenciation qu’une plateforme peut proposer. Étant donné que de nombreux fonds multi-gérants ont recours à un effet de levier important et adoptent des styles de gestion des risques similaires, nous estimons qu’il existe un risque accru d’événements de « désendettement » plus fréquents et plus impactants. En outre, les sociétés de multigestion les plus demandées ont cherché à améliorer leur positionnement concurrentiel et à évaluer la demande des clients en modifiant leurs conditions d’investissement. Cela a rendu plus difficilement accessibles en raison des frais élevés et des droits de liquidité restrictifs pour les commanditaires.
La croissance rapide et les changements importants survenus ces dernières années dans le paysage de la multigestion alternative ont conduit de nombreux acteurs du secteur à se demander si les plateformes avaient atteint un pic. Bien qu’on ne puisse avancer aucune réponse claire à cette question, nous pensons que de nombreuses plateformes de multigestion bien conçues et innovantes prospéreront, tandis que d’autres seront dépassées par la concurrence et auront du mal à exister. D’ailleurs, quelques plateformes importantes ont redistribué une partie de leur capital aux investisseurs ces dernières années afin d’éviter de diluer leurs performances, ce qui indique que certains gérants sont conscients des contraintes liées à l’allocation de capitaux supplémentaires. Nous sommes également convaincus que les investisseurs peuvent accéder aux niveaux de compétence les plus élevés du secteur des hedge funds en adoptant une approche sans contrainte en termes de stratégies et de structures ; si les plateformes multi-gérants ont capté un grand nombre de talents, il reste beaucoup d’investisseurs compétents en dehors de cet écosystème qu’on ne peut ignorer. Des gérants de hedge funds talentueux évoluent en dehors de l’univers de la multigestion par choix propre – certains préfèrent être entrepreneurs ou gérer des stratégies comme ils l’entendent – et en vertu des exigences strictes en matière de gestion de portefeuille et de risque pour opérer dans un modèle de multigestion. Or, ces exigences ne conviennent pas à tous les types de stratégies et de classes d’actifs. Selon nous, les investisseurs seront en mesure d’exploiter le plus de compétences en envisageant tous les types de stratégies de hedge funds. Le potentiel de génération d’alpha peut être maximisé grâce à une approche qui inclut à la fois des fonds multi-gérants et d’autres stratégies de hedge funds, et qui complète les investissements de ces gérants par des opportunités supplémentaires de génération d’alpha telles que des co-investissements et des innovations structurelles commes les comptes dédiés.
Les bases du modèle multi-gérants
Les hedge funds multi-gérants ont recours à une stratégie qui repose sur l’allocation de capitaux à plusieurs gérants de portefeuille (« GP » ou « pods »). Les GP gèrent ce capital indépendamment les uns des autres et sont généralement rémunérés sur la base de leurs propres performances plutôt que sur les résultats cumulés de l’ensemble des GP. Les grandes sociétés de multigestion peuvent compter 100 gérants ou plus, tandis que les plus modestes peuvent être plus concentrées, même si un nombre excessivement limité de gérants serait considéré comme anormal compte tenu des avantages significatifs obtenus grâce à la diversification des gérants. Le plus souvent, les GP de ces sociétés sont spécialisés dans des domaines précis, comme la négociation d’un secteur spécifique du marché actions, l’arbitrage d’opérations de fusions&acquisitions ou la négociation de taux d’intérêt de manière spécifique. Les gérants mettent généralement en œuvre des stratégies visant à générer un alpha constant assorti d’un bêta limité et d’une faible corrélation avec l’ensemble des marchés. Les plateformes de multigestion appliquent généralement des cadres stricts de construction de portefeuille et de gestion des risques, conçus pour garantir que les gérants gèrent les portefeuilles conformément à leur expertise et pour limiter l’impact négatif qu’un gérant unique peut avoir sur l’ensemble du portefeuille. Les fonds multi-gérants ont généralement recours à un effet de levier plus ou moins important pour amplifier l’alpha généré par les différents gérants.
Évolution de la multigestion et impact des hedge funds sur le secteur
Durant la reprise qui a suivi la crise financière mondiale et qui a été le théâtre de la recrudescence des hedge funds, les fonds multi-gérants se sont développés moins rapidement que le reste du secteur. Cela s’explique en partie par le fait que certaines stratégies directionnelles ont été capables de générer des performances exceptionnelles lorsque les marchés ont rebondi après la forte baisse de 2008-2009. En outre, de nombreux investisseurs hésitaient à s’exposer aux fonds multi-gérants en cette période délicate du fait de leur manque de transparence et de leur effet de levier important. Toutefois, cette tendance a commencé à s’inverser vers 2017 ; depuis lors, les stratégies de multigestion ont progressé plus de six fois plus vite que le reste de l’univers des hedge funds, car les investisseurs ont mieux accepté le modèle économique à mesure que les gérants sont parvenus à générer des performances constantes, non corrélées et axées sur l’alpha. Ces cinq dernières années, les hedge funds multi-gérants ont généré des performances plus élevées, assorties d’une volatilité et d’une corrélation des titres nettement inférieures, par rapport aux univers composites des hedge funds classiques et des fonds multi-stratégies (et non multi-gérants)2.
Source : Goldman Sachs, GBM Prime Insights & Analytics, au 30 juin 2023
Si les performances composites des fonds multi-gérants sont attrayantes, la dispersion des performances absolues et du ratio de Sharpe est significative – sur la base des données de l’échantillon le plus récent sur cinq ans de Goldman Sachs Prime Services, la performance du 75ème centile des fonds multi-gérants est égale à 11,0 %, tandis que celle du 25ème centile n’est que de 4,8 %. Sur la même période, le ratio de Sharpe du 75ème centile était de 1,54, soit bien plus que celui d’un gérant du 25ème centile (0,52). Nous sommes convaincus que cette dispersion devrait persister étant donné que la concurrence reste vive entre les fonds multi-gérants historiques et que le nombre de nouveaux entrants reste élevé. Ainsi, les investisseurs risquent de vivre des expériences très différentes en fonction des décisions d’investissement des gérants qu’ils ont retenu.
Source : Goldman Sachs Prime Services, The Evolution of the Multi-Manager Landscape, septembre 2023
Dynamique concurrentielle au sein de l’univers de la multigestion
Pour les gérants les plus performants actuellement, la capacité à maintenir des performances élevées n’est pas acquise et nécessite un investissement constant. La demande accrue des investisseurs a incité de nombreux fonds multi-gérants à accepter des milliards de dollars de capitaux et les a obligés à développer leurs activités aussi rapidement que possible pour pour pouvoir allouer ces capitaux – ce qui a nécessité de faire appel à de nouveaux gérants et, pour certains, d’élaborer des stratégies entièrement nouvelles pour diversifier leurs activités. Une caractéristique essentielle du modèle multi-gérants qui a permis cette expansion est la structure de frais répercutés (« pass-through »), qui permet aux gérants de facturer aux investisseurs les dépenses nécessaires au fonctionnement et à la gestion du fonds (en plus d’une commission de gestion fixe). Outre la commission de surperformance qui est également facturée, la structure de frais répercutés a été adoptée par quasiment toutes les sociétés de multigestion (8 des 9 nouveaux lancements de ces 5 dernières années possèdent des structures de frais totalement ou partiellement répercutés).
Ces frais ont permis aux sociétés de répondre à leur besoin de recrutement en offrant des rémunérations de plus en plus intéressantes. Les sociétés de multigestion ont plus que triplé leurs effectifs, qui sont passés d’environ 5 300 collaborateurs en 2015 à plus de 18 000 en 2023, tandis que les effectifs du reste du secteur des hedge funds n’ont augmenté que d’environ 10 % (de 44 000 à 48 400)3 .En plus de permettre une croissance rapide des effectifs, les répercutés ont également permis aux sociétés de multigestion d’élaborer de nouvelles stratégies et de se doter des infrastructures, des technologies et des données nécessaires pour les mener à bien. Durant cette phase de croissance, l’univers de la multigestion a connu une évolution significative du ratio professionnels de l’investissement/effectifs hors investissement – 60 % des collaborateurs étaient des professionnels de l’investissement en 2015, contre 46 % en 2023 – ce qui témoigne de l’importante complexité opérationnelle qui existe pour les hedge funds multi-gérants de grande taille et en pleine croissance.
Malgré la croissance des actifs des sociétés de multigestion, qui permet aux coûts d’être absorbés par une clientèle plus importante, dans de nombreux cas, les coûts opérationnels des sociétés ont augmenté encore plus rapidement que la croissance de leur encours, entraînant une hausse significative des frais facturés aux investisseurs. En 2023, le coût estimé des frais répercutés (y compris les frais de gestion) pour les sociétés de gestion dotées de cette structure était d’environ 5 %, avant application d’une commission de surperformance4 .Durant cette même année, et sur une base brute, les sociétés de gestion possédant une structure de frais totalement ou partiellement répercutés ont obtenu des résultats nettement supérieurs aux autres, ce qui indique que les niveaux élevés de dépenses pourraient leur avoir permis de générer de la surperformance. Toutefois, après prise en compte de l’intégralité des frais, l’écart s’est considérablement réduit, mais les sociétés répercutant leurs frais ont malgré tout légèrement surperformé sur une base nette. Certains investisseurs considèrent que des frais et des dépenses relativement élevés sont une nécessité et qu’ils permettent aux sociétés de gestion de maintenir leur position concurrentielle, tandis que d’autres sont extrêmement réticents à supporter de tels coûts. Du fait de l’augmentation des frais, les investisseurs ont reçu une part moins importante des performances générées par les fonds multi-gérants, soit 41 % en 2023 contre 54 % en 20215 . Bien que certains de ces chiffres s’inscrivent dans une perspective à court terme, il est essentiel pour les investisseurs de s’assurer que les sociétés de gestion répercutent leurs frais de manière judicieuse afin que le partenariat soit mutuellement bénéfique.
Source : Barclays, “Multi-Manager Hedge Funds Review”, à fin janvier 2024
Outre l’augmentation des frais, de nombreuses sociétés de multigestion ont prolongé leurs conditions de liquidité. Environ 25 % de l’univers de la multigestion proposent désormais des conditions de liquidité qui nécessitent plus de 2 ans pour un rachat total6, certaines sociétés de premier plan affichant même des conditions de rachat qui s’étendent sur 3 à 5 ans. Les sociétés de gestion ont défendu cette pratique en faisant valoir qu’elle offre la stabilité nécessaire pour poursuivre des initiatives pluriannuelles qui seront bénéfiques pour la génération d’alpha à long terme, ainsi que pour attirer et retenir les gérants lorsqu’ils présentent leur projet et tentent de se démarquer de leurs concurrents proposant de meilleures conditions de liquidité. Les sociétés dont les délais de rachat sont les plus longs ont surperformé ces cinq dernières années7 ; cependant, il faut être conscient que les bonnes performances ont également permis à ces sociétés d’obtenir des conditions moins liquides – en d’autres termes, il existe probablement une relation à double sens entre les bonnes performances et la capacité d’une société de gestion à lever des capitaux moins liquides auprès des investisseurs.
Source : Barclays, “Multi-Manager Hedge Funds Review”, à fin janvier 2024.
Comparaisons avec d’autres modèles de hedge funds – Les plateformes de multigestion ont d’abord gommé la distinction entre les "fonds directs et les fonds de fonds », et désormais entre les « fonds propriétaires et les fonds externes ».
Le rééquilibrage des capitaux en faveur des sociétés de multigestion a entraîné plusieurs évolutions importantes dans la manière dont ces sociétés exercent leurs activités, et a eu des répercussions sur le secteur des hedge funds en général. Les stratégies de multigestion présentent à la fois des similitudes et des différences avec les modèles « traditionnels » de hedge funds, qui se caractérisent par une prise de décision centralisée, ainsi qu’avec les approches de fonds de fonds, la distinction entre ces modèles s’étant considérablement estompée au fil des ans. Par exemple, alors que les fonds à gérant unique géraient historiquement des fonds au profit de commanditaires, nombre de ces fonds gèrent aujourd’hui également des comptes pour des plateformes de multigestion. De même, alors que les plateformes de multigestion employaient traditionnellement des gérants de manière exclusive, un pourcentage important d’entre elles allouent désormais des capitaux à des gérants externes, se rapprochant ainsi de ce qui était historiquement considéré comme la chasse gardée des stratégies de fonds de fonds. Dans le même temps, de nombreuses sociétés spécialisées dans les fonds de fonds ont évolué en développant des compétences sophistiquées en matière de mandats dédiés, ce qui les rapproche du style d’investissement multi-gérants.
Les hedge funds caractérisées par une prise de décision centralisée
Dans leur forme « traditionnelle », les hedge funds se caractérisent par une structure décisionnelle centralisée avec un seul gérant (souvent appelé « Chief Investment Officer » ou CIO) ou un petit groupe de personnes qui possèdent un pouvoir discrétionnaire sur le positionnement de l’ensemble du portefeuille. Il en résulte qu’une seule personne porte une responsabilité énorme dans le processus d’investissement et, in fine, dans le succès de l’organisation. Sans cette personne, les investisseurs n’ont souvent qu’une confiance limitée dans le potentiel de l’organisation. Le modèle de prise de décision centralisée rend également extrêmement difficile d’obtenir le même degré de diversification en termes de positions et de points de vue par rapport à ceux qui peuvent être atteints par les sociétés de multigestion et les fonds de fonds.
En revanche, le modèle de multigestion fonctionne davantage comme une usine conçue pour tirer parti des compétences des gérants sous-jacents, avec des fonctions spécialisées qui recrutent et développent de nombreux talents, puis exploitent leurs compétences dans un portefeuille cohérent assorti d’une structure de gestion des risques. L’institutionnalisation nécessaire à la réussite d’une stratégie de multigestion signifie également que cette dernière ne repose généralement pas sur un décideur unique dont l’implication est cruciale au quotidien. Cette absence de dépendance à l’égard d’une seule personne peut aider les sociétés de multigestion à devenir des « fabriques de compétences » plus durables que leurs homologues centralisées. Néanmoins, certaines sociétés de multigestion bénéficient du soutien de fondateurs visionnaires et novateurs dont les décisions ont un impact sur le succès et la santé à long terme de leur société. Les sociétés spécialisées dans les fonds de fonds présentent, à cet égard, de nombreux parallèles avec les sociétés de multigestion, car elles tirent parti de la possibilité de puiser des compétences dans l’ensemble de l’univers des hedge funds et mettent en place des structures et des processus permettant d’exploiter ces compétences de manière cohérente.
Fonds de fonds
Au fur et à mesure que le secteur des hedge funds s’est développé, l’éventail des stratégies est devenu de plus en plus complexe, difficile à évaluer et difficile d’accès pour de nombreux types d’investisseurs qui auraient pu bénéficier d’une exposition aux hedge funds. C’est ainsi qu’est né le secteur des fonds de hedge funds (ou « fonds de fonds »), avec des sociétés spécialisées dans les fonds de fonds créées par des professionnels disposant de l’expertise et des relations professionnelles nécessaires pour constituer des portefeuilles de gérants de hedge funds sous-jacents à l’intention de ceux qui ne disposent pas de la palette d’outils requise. Les stratégies multi-gérants sont sans doute les plus proches du modèle des fonds de fonds. Les fonds de fonds et les plateformes de multigestion s’appuient sur des professionnels capables de dénicher et d’évaluer les talents, une compétence fondée à la fois sur l’analyse quantitative et le jugement qualitatif. Les deux types de structures investissent également leur capital en le répartissant entre différents moteurs de performance indépendants (des gérants de portefeuille dans le cas des stratégies multi-gérants et des hedge funds dans le cas des fonds de fonds).
Pour illustrer le gommage des distinctions entre ces deux groupes, il est désormais courant que les plateformes de multigestion intègrent des investissements de gérant externes dans leurs stratégies d’allocation. Aujourd’hui, environ 40 %8 des hedge funds multi-gérants allouent au moins une partie de leurs capitaux à des stratégies de gestion externe. Certaines sociétés de multigestion n’en sont qu’à leurs débuts en matière d’investissement externe, tandis que d’autres ont intégré des allocations externes dans leur approche il y a de nombreuses années et ont investi des milliards de dollars dans des gérants externes par l’intermédiaire de mandats dédiés. De même, de nombreuses sociétés spécialisées dans les fonds de fonds ont évolué vers un modèle hybride qui leur permet d’accéder à des gérants soit par le biais de structures de fonds traditionnelles, soit de manière plus directe en négociant avec des hedge funds pour gérer leur capital par l’intermédiaire d’un mandat dédié.
Alors que les plateformes de multigestion continuent de se disputer un creuset limité de talents en matière d’investissement, les sociétés modernes spécialisées dans les fonds de fonds ont pu tirer parti de leur position centrale dans le secteur pour accéder aux compétences disponibles dans l’univers des hedge funds – qu’il s’agisse d’investir dans les meilleures plateformes de multigestion ou dans des boutiques extrêmement compétentes – et sont en mesure de le faire dans tous les formats (fonds + mandats dédiés) et à tous les points d’accès (y compris les co-investissements). Le modèle d’investissement moderne des fonds de fonds a évolué pour devenir une fabrique de compétences à part entière.
Source : Goldman Sachs Asset Management. À titre d’illustration uniquement.
Une approche moderne de l’investissement dans les hedge funds
Collectivement, les stratégies de multigestion ont généré des performances impressionnantes et ont considérablement augmenté leur part de marché dans le secteur des hedge funds. Le rythme de leur croissance et la concurrence féroce constituent des obstacles et la dispersion des performances sera élevée ; mais nous sommes convaincus que les fonds multi-gérants qui restent prudents en matière de capitalisation et qui disposent de nombreux talents capables de s’aligner sur les forces et les infrastructures de l’organisation peuvent continuer à être très performants. Néanmoins, la concurrence intense entre les plateformes devrait persister et la dispersion des performances devrait être importante. Parallèlement à cette évolution, les distinctions entre les différents types de hedge funds se sont progressivement estompées, les hedge funds à gérant unique empruntant les pratiques efficaces des plateformes de multigestion et les fonds de fonds adaptant leurs modes de gestion de manière à générer de l’alpha grâce à des niveaux de sophistication de plus en plus élevés.
Bien que seul un groupe restreint de plateformes de multigestion soit susceptible de prospérer à l’avenir, nous pensons qu’il existe également de nombreuses autres sources d’alpha disponibles dans l’univers des hedge funds qui ne devraient pas être ignorées dans le contexte actuel. Nous pensons que l’approche moderne de l’investissement dans les hedge funds nécessite une démarche sans contrainte qui permet d’investir dans différentes stratégies et structures de hedge funds. Cette approche permet à l’investisseur d’être bien positionné pour maximiser sa capacité à accéder à des gérants compétents et lui donner les meilleures chances de générer de l’alpha. La possibilité d’investir dans des plateformes de multigestion, des boutiques jouissant d’une structure plus centralisée et des opportunités de co-investissement, ainsi que la possibilité de mettre en œuvre ces investissements de manière flexible par le biais de fonds d’investissement, de mandats dédiés ou autres, fourniront une base solide pour un programme de hedge funds fructueux dans les années à venir.
1 Source : GS Prime Services database
2 GS Prime Services. Au 30 juin 2023.
3 Goldman Sachs Prime Services, “The Evolution of the Multi-Manager Landscape”, septembre 2023
4 Barclays, “Multi-Manager Hedge Funds Review”, à fin janvier 2024.
5 Bloomberg, “Hedge Fund Startups on the Rise With Giant Firms Under Scrutiny,” 4 mars 2024.
6 Barclays, “Multi-Manager Hedge Funds Review”, à fin janvier 2024.
7 Barclays, “Multi-Manager Hedge Funds Review”, à fin janvier 2024.
8 Barclays, “Multi-Manager Hedge Funds Review”, à fin janvier 2024.